16 mai 2006

De retour a Lima

Me voila assis confortablement au soleil, sur une terrasse de l'universidad catolica, devant la sculpture d'un homme marteau entoure de quelques cadavres de clous ecrases par ses soins. Je savoure un cafe, en appreciant le chant des oiseaux et le bavardage des etudiants peruviens. C'est presque un mystere ce plaisir que j'ai a deambuler dans ce campus. Il y a bien-sur la sensation d'etre dans un havre de paix, ou l'on entend a peine gronder la cite environnante. Dehors c'est le chaos. Les voitures foncent dans tous les sens, en klaxonnant sans raison. Les collectivos s'aglutinent a chaque carrefour, avec a leur bord un homme hurlant toutes les destinations possibles. Les flics sifflent en continue pour tenter de reguler une circulation sauvage. La foule grouille dans les rues au milieu des vendeurs du trottoir, et les voleurs guettent la prochaine victime a etrangler. Meme si un profond sentiment de securite regne entre les murs proteges de cette universite, mon plaisir est ailleurs. Je me revois il y a presque quinze ans, trainer dans le campus de Cornell, universite prestigieuse de l'Etat de New-York ou j'ai fait un court sejour pendant mes etudes. Ca n'est pas la securite que je cherche ici, mais une jeunesse perdue qui s'eloigne de plus en plus. Proust a ses madeleines, et moi j'ai mon Campus. Meme ce voyage en solo avec un sac-a-dos n'est plus vraiment de mon age. Avec mes 36 ans bien entame, je fais figure de veteran dans cet univers de backpackers que j'ai cotoye pendant un mois. Je repense a cet americain que j'ai croise a la frontiere du Perou et de la Bolivie. D'un age avance, difficile a determiner, il avait pietre allure avec son visage bouffie, ses cheveux longs de plus en plus rares sur un crane degarni, et ses colliers exotiques entourant un cou profondement ride par la serpe du temps. La fievre du voyage m'entrainera-t-elle egalement jusqu'a cette frontiere du pitoyable ? Pas le temps de repondre a cette question. J'ai rendez-vous dans cinq minutes avec Ursula, a la facultad de letrras y ciencas humanas, ou elle doit finir un examen de sciences humaines. Ah l'humanite... Quel grand mot. Certains l'etudient, d'autres la visitent. Moi je passe la plupart de mes journees au boulot, a chercher comment la detruire. Grace a ces vacances, elle a eu un mois de repit l'humanite. Mais demain, je prends l'avion qui me ramene a Paris. Les affaires reprennent.

2 Comments:

Blogger bouss said...

juste par pure curiosité je vien de lire (et relire) ton fabuleux voyage...
je ne poste pas pour te rendre la pareille mais juste parce que même dénué d'intérêt personnel, ton histoire m'a fait bouger les méninges au moins un petit peu..et ça fait plaisir de temps en temps.
je te met donc en lien et continuerai a venir te voir

bouss(le pti jeune au blog encore tout vide)

4:27 PM  
Blogger Pedro said...

aiyoo David!
comment ca va bien? heureux de voir ton blog et tes voyages. Si cela ne t'interesse pas, vois le mien aussi. Ca te fera pratiquer ton portugais, et meme l'anglais.

A bientot, j'espere, a paris.

11:35 PM  

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