07 mai 2006

La route la plus dangereuse du monde

Je repense aux adieux emouvants d'hier soir dans la chambre des hollandaises. Elles vont me manquer. Mais c'est reparti, je voyage a nouveau seul. Direction la Bolivie.
La route longeant le lac Titicaca, de Puno a La Paz, est magnifique et tres variee. Changement de bus a Copacabana, traversee en bateau, et route montagneuse jusqu'a la capitale la plus haute du monde. De toute facon, dans le coin, ca n'est pas dur de battre des records de hauteur. Cette ville est incroyable. Elle a quelquechose de plus par rapport aux villes bruyantes et surchargees d'Amerique du sud. La aussi ca grouille de monde, mais l'altitude lui donne un charme particulier, avec son centre dans une cuvette et ses rues qui serpentent jusqu'a 4200m. Pendant le voyage, je fais la connaissance d'un couple de francais qui fait le tour du monde. La discussion m'amene a leur parler d'un copain de mon oncle qui organise des sorties rafting a Pai, au nord de la Thaillande. Incoryable, ils l'ont vu il y a quelques mois. C'est vrai que le monde est petit. Je choisis le meme hotel qu'eux. Pour 10$ la nuit, c'est l'endroit le plus luxueux de mon voyage. Je passerai deux soirees tres sympas avec eux, mais la journee nos programmes different. Le premier jour, je deambule dans la ville et le deuxieme, j'attaque le vrai but de mon escapade en Bolivie : descendre en VTT la route la plus dangeureuse du monde. Encore un putain de record dans cette region. 60km de descente de 4200m a 1800m d'altitude. Depart a 7h30. On monte au point le pus haut de la ville, entoure de sommets enneiges. Pare pour le froid, j'ai tous mes vetements chauds, un bonnet peruvien qui couvre bien les oreilles, des gants et des lunettes pour se proteger du vent. On croirait presque un depart au ski, mais c'est sur l'asphalte que commence la descente. Pas la peine de pedaler, ca roule tout seul. Il suffit d'avoir les pieds bien cales sur les pedales et de freiner de temps en temps pour eviter de s'emballer. Les 20km de routes goudronnees permettent de s'habituer a la monture. Ensuite c'est de la piste et c'est la que ca commence vraiment. Petite pause et instructions indispensables avant la descente. On roule a gauche et priorite aux vehicules qui montent. Pour la plupart, ce sont des camions surcharges de bois qui viennent du Bresil. Vu leurs poids, ils risquent de ne pas redemarrer s'ils s'arretent, alors ils ne vont pas s'emmerder pour un velo au milieu de la route. Le probleme, c'est que la route est parfaois tellement etroite qu'il y a a peine la place pour les deux. Normalement, il y a des zones plus larges pour permettre les croisements, mais si on n'a pas le temps, il faut vite descendre du velo et se tenir debout au bord du precipice en serrant les fesses pendant que le camion passe. Au fur et a mesure de la descente, on retire nos vetements, car le froid laisse la place a une chaleur moite et etouffante. C'est dans la jungle que se termine l'expedition. Souvenir Inoubliable.