Ca chie au lac Titicaca

C’est au retour a Puno que les choses se gatent vraiment. C’est presque l’heure de la separation. Ils doivent pousuivre leurs routes vers Cusco, tandis que moi j’ai prevu de tracer vers La Paz, capitale de la Bolivie. Ca fait plusieurs jours qu’ils tentent de me convaincre de rester avec eux. Je suis tres flatte, mais ma decision est prise. C’est notre derniere soiree. Ils vont se retrouver a trois, et tout le monde sait que ca ne tiendra pas. D’ailleurs ca explose plus tot que prevu. Au moment d’acheter des billets de bus, Florient insiste lourdement pour s’asseoir a cote de Suzanna, alors qu’elle refuse. Anna lui dit fermement que ca n’est pas possible, puis elle lui tourne le dos. Du coup il lui chope le bras et la secoue violemment en hurlant. Ca ne dure que quelques secondes mais c’est suffisant pour laisser des marques qui resteront plusieurs jours sur son bras. Cette fois c’est vraimnt l’explosion du groupe On a le suisse d’un cote du terminal de bus et les deux filles a l’autre bout. Moi je me retrouve au milieu a devoir gerer une situation compliquee. J’eprouve evidemment une nette preference pour les hollandaises, mais je ne dois pas oublier que presque toutes mes affaires sont a l’hotel dans le sac de Florient. Je dois la jouer subtile et faire preuve d’une grande diplomatie. En d’autres termes, on peut egalement parler d’une grande hypocrisie. D’abord je tente de consoler les deux filles qui sont en larmes : Anna qui a ete bousculee, et Suzanna a qui cette violence rappelle un passe douloureux. Ensuite je vais voir Florient pour lui faire accepter mon role d’intermediaire entre les deux camps. Ce grand gaillard se met a flipper a l’idee de poursuivre le voyage tout seul. Il me demande s’il peut venir avec moi en Bolivie. Je refuse. Je comprends dit-il. J’ai devant moi 100kg de detresse avachi sur un banc, les bras ballants. Le lendemain matin, au moment de se dire au revoir, il ne me pardonnera pas d’avoir ete le temoin de son humiliaion. C’est tout juste s’il acceptera la main que je lui tends. Ce type est vraiment une merde.